Dans le Loiret, un entrepreneur au chevet d’un club de football

Pour un entrepreneur, les chemins qui mènent à l’accompagnement d’un club de football sont souvent le fruit de hasards, ou d’opportunités bienvenues. Prenez le cas d’Alexandre Raton : avant de piloter le Sologne Olympique Romorantin (SOR), pensionnaire de National 3, il a effectué des incursions auprès de l’AS Cannes, l’US Orléans ou encore l’USL Dunkerque. Mais ces tentatives n’ont pas abouti, comme cela arrive fréquemment dans le ballon rond, où les discussions sont serrées.

« Cela fait déjà un petit bout de temps que le projet germe dans ma tête de reprendre un club, commente l’intéressé. Tout simplement parce que le football est au carrefour de nombreuses problématiques – le sport, l’économique, le social, le sociétal… -, qui ont du sens, en plus d’être passionnantes. » Disons-le tout net : Alexandre Raton ne découvre pas l’écosystème sportif. Il a notamment ouvert deux salles de boxe à Lisbonne, une discipline qu’il a eu l’occasion de pratiquer assidûment à l’occasion de la préparation d’un combat professionnel (remporté en Hongrie, NDLR).

Une vraie histoire

Certes, le SO Romorantin évolue à un échelon relativement modeste du football français, l’équivalent de la cinquième division – quoique le niveau de jeu soit très acceptable –, mais deux atouts entrent en jeu. D’une part, Alexandre Raton est attaché à ce territoire – cet amateur de chasse a grandi dans la région où il possède une maison -; d’autre part, le club a une vraie histoire. Voici quelques années, il a même évolué pendant plusieurs saisons en National. Retrouver ce niveau est d’ailleurs l’objectif assigné à moyen terme, pour une formation dont l’antre est le stade Jules Ladoumègue, d’une capacité de 5000 places environ.

Mais pas question de brûler les étapes. D’abord, sur le terrain, une ascension se programme rarement : il faut prouver ses ambitions toutes les semaines. En l’occurrence, les « vert et blanc », dont l’effectif compte 25 joueurs, jouent cette saison les premiers rôles en National 3. Ensuite, le club requiert un gros travail de restructuration, pour retrouver un peu de l’éclat passé, notamment dans le domaine de la formation des jeunes.

Manifestation festive

Pour cela, le nouveau dirigeant n’a pas souhaité faire table rase du passé. Il s’appuie au contraire sur une équipe en place depuis longtemps, car ces clubs enracinés dans un territoire sont riches au premier chef des compétences locales et en particulier d’un tissu de bénévoles. « Je ne veux pas être considéré comme le Parisien qui vient – pressé et au dernier moment – pour solutionner les dossiers, en plus d’observer les choses à des kilomètres de hauteur. D’ailleurs, je ne le suis pas. » Car si Alexandre Raton est effectivement basé à Paris – où sont implantées l’essentiel de ses activités, notamment dans l’immobilier haut de gamme -, il est très présent dans le Loiret, pour suivre les matches, mais pas seulement. À ce propos, il accompagne aussi l’équipe à l’extérieur.

À titre indicatif, le budget du SO Romorantin s’élève à quelque 800.000 euros, couvert pour un bon tiers par les entreprises partenaires, en plus d’une aide significative de la mairie. En l’occurrence, les édiles voient d’un bon œil le nouvel élan impulsé actuellement. « À terme, nous voudrions faire du match du week-end un petit événement pour la ville, reprend Alexandre Raton. C’est-à-dire une manifestation festive susceptible de fédérer le maximum de gens autour de l’équipe, les supporters bien sûr mais aussi les familles et, par extension, tout un écosystème local en phase avec les valeurs de partage et d’attachement au territoire. »