Construction d’un bâtiment de stockage, fabrication de batteries, renouvellement de sa gamme de moteurs… Même si l’unité d’Orléans-Saran connaît une baisse d’activité en 2024, elle multiplie les projets.
Trois millions. C’est le nombre de moteurs qui sont sortis de l’usine John Deere de Saran depuis 1965. Au fil des décennies, le site du groupe américain a appuyé sur la pédale d’accélérateur. Depuis 2014, l’unité d’Orléans-Saran –établie sur les communes de Saran et Fleury-les-Aubrais – a investi 108 millions d’euros et embauché plus de 300 salariés.
Cet élan ne devrait pas s’essouffler. Bruno Rodique, président de John Deere France et dirigeant du site, annonce un investissement de 105 millions d’euros dans les cinq prochaines années, destinés à financer trois projets principaux : la production de batteries ; la construction d’un bâtiment de stockage et le renouvellement de sa gamme de moteurs.
L’unité d’Orléans-Saran développe, fabrique et commercialise des moteurs à combustion interne diesels 3, 4 et 6 cylindres « répondant aux différentes normes d’émissions pour les applications non routières ». Deux tiers de sa production sont destinés aux partenaires internes de John Deere, des usines qui produisent des tracteurs, moissonneuses-batteuses, machines d’exploitation forestière, pulvérisateurs… Un tiers est vendu à des clients pour des groupes électrogènes, engins de construction ou industriels, compresseurs d’air, bateaux… Environ 800 salariés travaillent sur le site, qui accueille aussi le siège social France du groupe américain.
Production de batteries
Dès décembre 2022, l’entreprise a évoqué son souhait de fabriquer des batteries. Cette nouvelle technologie a nécessité une quinzaine de brevets et a été développée par l’entreprise autrichienne Kreisel, acquise par John Deere en février 2022.
À ce moment-là, le groupe annonçait un investissement de 34 millions d’euros et l’objectif de fabriquer 19.000 batteries par an. Depuis, il a revu ses aspirations à la baisse. Bruno Rodique parle d’une « première phase d’investissement d’un peu plus de 10 millions d’euros. Nous compléterons en fonction des besoins. » La production devait commencer fin 2024 ; elle devrait finalement débuter fin 2025.
Bruno Rodique, président de John Deere France. Photo Christelle Gaujard
Nouvelle génération de moteurs
John Deere s’engage à réduire ses émissions de CO2 de 30 % en 2030. L’ambition du groupe passe, entre autres, par des moteurs à combustion interne de nouvelle génération, qui seront plus performants et moins polluants.
Il met également en avant l’électrification (les batteries) et l’utilisation de carburants alternatifs (le diesel renouvelable, l’éthanol, le biométhane et l’hydrogène vert). D’ailleurs, depuis janvier 2024, le bureau d’études de l’unité d’Orléans-Saran réalise des essais. Un groupe électrogène fonctionne à l’hydrogène et, en 2025, un test sera réalisé sur une paveuse, cette machine qui coule et étale le goudron sur les routes.
Le bureau d’études de John Deere travaille sur ce projet avec les entreprises Phinia (Blois), Duncha (Blois), Caillau (Romorantin) ainsi que le laboratoire Prisme de l’université d’Orléans.
Les explications de Bruno Rodique :
« Nous sommes dans une démarche d’exploration de ces nouvelles technologies afin d’analyser le potentiel qu’elles peuvent avoir pour nos activités. Nous investiguons dans plusieurs directions. Bien malin celui qui peut prédire ce que sera le mix énergétique dans dix ou quinze ans. »
Bâtiment de stockage
Ce mardi 24 septembre, John Deere a célébré ses trois millions de moteurs et posé la première pierre d’un bâtiment de stockage d’une surface de 7.000 mètres carrés et d’une hauteur de huit mètres, qui devrait être mis en service en janvier 2026. Un investissement de plus de 10 millions d’euros.
L’entreprise travaille avec des sociétés extérieures qui entreposent ses composants. Or, la construction de ce bâtiment moderne, équipé de robots et solutions automatisées, lui permettra de réduire de 75 % ses transports quotidiens avec ses différents partenaires de stockage. Cinquante salariés y travailleront.
Pose de la première pierre du bâtiment de stockage : Pierre Guyot, vice-président de John Deere Power Systems ; Ryan Campbell, président « construction and power systems » ; Bruno Rodique, président de John Deere France. Photo Christelle Gaujard
Diminution d’activité
Ces trois projets d’envergure s’inscrivent dans un contexte délicat pour le site d’Orléans-Saran, qui enregistre une diminution d’activité d’environ « 30 % entre 2023 et 2024 ». Depuis quelques mois d’ailleurs, l’usine ne fait quasiment plus appel aux intérimaires.
Ce « cycle creux » est multifactoriel selon le président de John Deere France :
« Le machinisme agricole, qui représente deux gros tiers de notre activité, fait face à des cycles. Après le Covid, en 2021, 2022 et 2023, on a eu trois ans de croissance forte. La baisse des volumes s’explique par plusieurs facteurs, parmi lesquels un fort renouvellement ces trois dernières années et une hausse des taux d’intérêt : ça coûte plus cher de financer un équipement, un tracteur ou autre. »
Pour autant, le groupe américain croit en son site loirétain. D’après Ryan Campbell, président « construction, forestry and power systems » de John Deere, « les moteurs fabriqués ici sont installés dans nos engins les plus importants. Nous choisissons où nous investissons. Et on choisit d’investir ici car on a confiance en Bruno Rodique et ses équipes ».
Le trois millionnième moteur en exposition. Photo Anne-Laure Le Jan
John Deere France : 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et 1.411 salariés ; 32 concessionnaires agricoles ; 416 points de vente espaces verts ; 70 distributeurs de moteurs John Deere.
John Deere est la plus grosse industrie du Loiret
Anne-Laure Le Jan
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