À deux semaines des élections législatives, RTL tend le micro à la France des oubliés, et va au contact des préoccupations des Français et des Françaises. Ce matin, nous sommes au cœur du monde agricole dans le Loir-et-Cher, où la colère des agriculteurs s’est fait entendre ces derniers mois. La loi d’orientation agricole est au point mort après la dissolution de l’Assemblée nationale.
Sur le marché de Romorantin, sous la verrière de la halle, les passants s’arrachent les barquettes de fraises et de concombres. La vitrine frigorifique de Magalie, elle, attire les carnivores : « je fais les marchés depuis dix ans », dit-elle fièrement. Entre deux clients, elle se confie. « Mon mari il a été arrêté à Paris. Il a manifesté à Paris, il a été en prison à Paris ».
Des élections législatives, elle « espère juste que les engagements pris soient réalisés, puis on verra ». « Nous on a encore 10.000 euros qui n’ont pas été versés : depuis le mois de février, on attend ».
Le marché de Romorantin
Crédit : Arthur Pereira
« Je pleurerais si le RN est élu »
Ce qui désespère Christina, une habituée du lieu. « C’est très difficile pour eux. Par contre, ce que je ne comprends pas, c’est leur vote. Parce qu’ils ont besoin de l’Europe. Il faut certainement changer certaines choses pour les agriculteurs en Europe, mais il ne faut pas voter contre l’Europe« , soupire-t-elle.
« Moi les personnes du Front national, je ne les vois jamais« , s’interroge-t-elle. « Comment peuvent-ils aider les gens sans les voir ? ». Cette retraitée redoute grandement les élections législatives. « J’ai pleuré lors de l’invasion de l’Ukraine. Et je pleurerais si le RN est élu ».
Pour Magalie, l’éleveuse de vaches à viande, le problème n’est pas tant l’arrivée du RN au pouvoir mais la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne. « Vous devriez venir avec nous dans nos fermes, et vous allez voir ce que c’est la PAC au quotidien ». RTL l’a prise au mot.
« On fait crever des producteurs de lait pour quelques centimes »
Avant cela il faut rouler vingt minutes au milieu des champs, en direction de l’exploitation de Thierry, 150 hectares. « C’est le troupeau des laitières, là, qui est en pâture », désigne-t-il. Un peu plus de 200 vaches qu’il bichonne depuis 25 ans. « La traite, on la fait matin, soir et elle dure trois heures. Puis une heure de lavage ».
Il a vu son métier évoluer. « L’Europe elle a fait des grosses erreurs. On a aujourd’hui une surproduction d’agriculture biologique par rapport à la demande des consommateurs, ce qui cause un effondrement des prix. Au lieu de dynamiser l’agriculture biologique, on l’écrase », analyse-t-il. « On est allés trop loin au niveau administratif, on a perdu un peu de bon sens ».
Thierry l’avoue, il ne croit plus aux discours des politiques. Pour lui la solution vient des citoyens. « Si les consommateurs font le choix de payer une brique de lait dix centimes de plus, le producteur arrive à en vivre », calcule-t-il. « Le drame de cette filière, c’est qu’on fait crever des producteurs de lait pour quelques centimes sur une brique de lait« . Grâce à ce lait équitable, 50 producteurs ont déjà évité la faillite.
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