Trois fauteuils sont remis en jeu dont deux étaient occupés par des membres de la majorité présidentielle. Le dernier est lui aux mains du Rassemblement national qui entend a minima conserver la circonscription grâce à un pacte de « non-agression » conclu avec Les Républicains.
Aux élections européennes, la liste RN de Jordan Bardella est largement arrivée en tête avec 37,21% des voix. Dans ce département hétéroclite qui compte à la fois des villes moyennes comme Romorantin, Vendôme et Blois mais aussi des zones rurales comme la Sologne et la vallée du Loir, on fait le point sur les premières candidatures.
1ere circonscription
Dans la première circonscription de Blois actuellement détenue par la majorité présidentielle élargie, sans surprise, Marc Fesneau, candidat Modem au dernier scrutin, annonce rempiler pour un nouveau mandat. Nommé ministre de l’Agriculture en mai 2022, le siège était donc jusque-là occupé par sa suppléante, Mathilde Desjonquères.
Fort des résultats de 2022 où il avait obtenu 56,47% des voix, pour Marc Fesneau, se représenter est « une évidence » malgré la concurrence de la coalition de gauche qui pourrait, comme en 2022, le talonner de près voire le faire basculer. « C’est la configuration de l’extrême gauche contre l’extrême droite », commente le ministre de l’agriculture joint par téléphone, qui dit faire « confiance aux citoyens qui prendront leur décision en se demandant si le programme est crédible ou pas. »
Aux dernières législatives, la NUPES avait présenté un candidat de la France Insoumise sur la circonscription de Blois, Reda Belkadi, qui avait obtenu 43,53% des voix au second tour. Et visiblement, la nouvelle union de la gauche baptisée Nouveau Front populaire (NFP) entend aujourd’hui recourir à la même stratégie, puisque c’est encore une fois le candidat LFI qui est investi pour tenter de contrer Marc Fesneau le 30 juin prochain.
Une surprise sur cette circonscription blésoise, bastion socialiste, où le Nouveau Front populaire aurait pu désigner le maire PS de Blois Marc Gricourt qui avait annoncé sa candidature à l’investiture au soir de la dissolution de l’Assemblée Nationale. « J’en prends acte », a déclaré l’édile dans un communiqué, qui estime malgré tout que sa « notoriété » et sa « crédibilité auraient pu être à même de défier le député sortant ministre de l’Agriculture et damer le pion à l’extrême droite ». » Sans amertume, mais pas sans incompréhension, je souhaite la victoire du NFP », conclue t’il.
C’est donc Reda Belkadi, déjà candidat en 2022, qui a de nouveau été choisi pour représenter le Nouveau Front Populaire le délégué départemental de la France insoumise refuse de rentrer dans un débat de « politique people ». » La question ce n’est pas : est-ce que Marc Gricourt est meilleur que moi ? Est-ce que je suis meilleur que Marc Gricourt ? Le débat c’est : est-ce qu’on est capable de travailler ensemble comme nos responsables l’ont fait dans cet accord historique. Ce ne sont pas des questions de personne mais des questions de programme. »
À droite de l’échiquier, il va être assez difficile de s’y retrouver puisque, après avoir annoncé une alliance RN-LR, sur les 3 circonscriptions du Loir-et-Cher, le président départemental Les Républicains, Alexandre Avril, en accord avec la ligne d’Eric Ciotti, semble faire machine arrière. Invité sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire le 13 juin, le maire de Salbris a déclaré qu’il n’y aurait finalement « pas d’accord LR-RN ».
Les tractations convenaient que Les Républicains ne présentent pas de candidat face au RN, pourtant sur la 1ere circonscription, il y en aura bien un. Il s’agit de Pierre-Gilles Parra, trésorier de la fédération départementale des LR. A ce détail près qu’il incarnera la mouvance « historique » du parti et non celle d’Eric Ciotti qui lui, appelle les Républicains à s’allier au rassemblement National. « Dans la confusion, il peut y avoir des gens qui ne savent plus où donner de la tête ni où donner du bulletin de vote », commente le député RN sortant de la 2e circonscription Roger Chudeau. « Mais Alexandre Avril fera un appel à voter pour nous. Eric Ciotti fera la même chose au niveau national donc les choses vont se décanter. »
Pierre-Gilles Parra aura donc face à lui Marine Bardet, conseillère municipale d’opposition RN à Blois, également pressentie par le parti pour briguer le fauteuil de maire en 2026.
2e circonscription
Sur la 2e circonscription, celle de Romorantin, malgré les affirmations d’Alexandre Avril, l’accord LR-RN semble bien toujours d’actualité. Le patron départemental des Républicains « ne présentera pas de candidat LR » en Sologne a-t-il affirmé le 13 juin sur notre antenne et pour cause, puisque le député RN sortant, Roger Chudeau, dont Alexandre Avril n’a jamais caché être proche, est candidat à sa propre succession et se lance dans la campagne aux côtés de Virginie Verneret, conseillère départementale LR du Canton de Chambord. Le député sortant a d’ailleurs déposé sa candidature le 13 juin en préfecture et les tracts mentionnent bien le nom de sa suppléante des Républicains.
S’il n’aura donc probablement pas d’autre adversaire à droite, il devra en revanche affronter un candidat Horizons. Il s’agit de Nils Aucante, un apiculteur, éleveur et adjoint au maire d’Yvoi-le-Marron que le parti semble vouloir détacher de la majorité présidentielle selon le désir d’Edouard Philippe de donner plus d’autonomie à Horizons pour ce scrutin des législatives. Le parti Renaissance n’a pour l’instant ni annoncé de candidat sur cette circonscription, ni dit s’il soutenait le candidat Horizons.
D’après la carte dévoilée par le Nouveau Front populaire, la circonscription de Romorantin devrait également avoir un candidat communiste dont le nom n’est pas encore connu. Sur les terres de Guillaume Peltier, le flou demeure également quant à la présence ou nom d’un candidat Reconquête. D’autant que l’ancien maire de Neung-sur-Beuvron et vice-président chahuté du parti a appelé à voter pour le Rassemblement National afin de faire bloc contre l’union des gauches et contre la majorité présidentielle (ce qui lui a valu l’exclusion du parti Reconquête!).
3e circonscription
Du côté de Vendôme, le député Renaissance sortant Christophe Marion est candidat à sa réélection et aura face à lui la conseillère Régionale RN Virginia De Oliveira.
Y aura-t-il également un candidat Les Républicains sur cette circonscription ? Non selon Roger Chudeau qui brandit une nouvelle fois le drapeau de l’accord passé avec le président LR du département. Mais comme c’est le cas à Blois, rien n’empêche de voir émerger un candidat qui ne suit pas la ligne Ciotti.
Le Nouveau Front populaire présente, lui, un candidat écologiste, Noé Petit, 20 ans. En 2022 il était déjà en lice sur cette circonscription et était alors l’un des plus jeunes candidats de France.
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