En Sologne, des clôtures illégales continuent d’entraver la circulation des cervidés et des sangliers


Les grands propriétaires clôturent leurs domaines de chasse avec des grillages, en Sologne. Ici, le 9 janvier 2021, un système particulièrement élaboré pour empêcher les gros animaux de fuir la propriété. Les grands propriétaires clôturent leurs domaines de chasse avec des grillages, en Sologne. Ici, le 9 janvier 2021, un système particulièrement élaboré pour empêcher les gros animaux de fuir la propriété.

Des poteaux jaune vif en pin où sont fixés d’imposants grillages en acier… Depuis quelques mois, ces clôtures hermétiques sont apparues dans plusieurs secteurs de la forêt solognote qui en comptait déjà près de 4 000 kilomètres, selon un recensement de 2018.

Une floraison de grillages à l’opposé de la loi promulguée le 2 février 2023 prévoyant que les nouvelles clôtures ne dépassent pas 1,20 mètre de hauteur et soient disposées à 30 centimètres du sol pour laisser circuler cervidés et sangliers. A Millançay (Loir-et-Cher), à une douzaine de kilomètres de Romorantin, une barrière flambant neuve de près de 400 mètres de long atteint par exemple 1,70 mètre de hauteur et semble enterrée dans le sol.

Dans cette zone forestière de 500 000 hectares et 3 000 étangs, à 90 % privée et classée en zone Natura 2000, des propriétaires semblent vouloir mettre les autorités devant le fait accompli et profiter de ce que les décrets d’application de la loi ne soient toujours pas parus. Interrogé, le ministère de la transition écologique assure que « les deux derniers textes d’application seront mis à la consultation du public en janvier » et que leur signature est prévue « fin février ».

Enclos illégaux

Cette « accélération de l’engrillagement » a été dénoncée dans un communiqué commun par François Bonneau, le président (PS) de la région Centre-Val de Loire et Raymond Louis, le président de l’Association des amis des chemins de Sologne, à l’occasion d’une rencontre, le 4 octobre, avec le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, qui a en retour promis une intensification des contrôles.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La forêt de Sologne défigurée par ses grillages d’acier

Ces clôtures infranchissables permettent de fabriquer des enclos de chasse illégaux où s’emprisonne le gibier. Pour y attirer des animaux, certains riches propriétaires peuvent même y mettre en œuvre des dispositifs interdits, comme des portails s’ouvrant d’un seul côté, grâce à des détecteurs de mouvement. La bête est alors attirée à l’intérieur par de la nourriture disposée opportunément et ne peut plus s’échapper.

Le 10 octobre, pour avoir eu recours à un tel système, un propriétaire installé entre Giens et Montargis a ainsi perdu son pourvoi en cassation pour « infraction à la réglementation de la chasse » et s’est vu retirer son permis pour deux ans.

A l’Association des amis des chemins de Sologne, Raymond Louis assure avoir documenté depuis février vingt nouvelles infractions à la loi, soit un tiers de celles constatées par l’Office français de la biodiversité (OFB) pour la seule Sologne, concernant principalement le Loiret et le Loir-et-Cher.

Il vous reste 50% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Cette chronique est reproduite du mieux possible. Si vous désirez apporter des explications sur le sujet « Romorantin », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Notre plateforme ville-romorantin.fr vous conseille de lire cet article autour du thème « Romorantin ». La fonction de ville-romorantin.fr est de rassembler sur le web des données sur le sujet de Romorantin et les diffuser en répondant du mieux possible aux interrogations des gens. En consultant régulièrement nos pages de blog vous serez au courant des prochaines publications.