A Romorantin, un des principaux employeurs privés prépare une vague de licenciements : « C’est un vrai coup dur


Dans l’usine de recyclage automobile d’Indra à Romorantin (Loir-et-Cher), le 9 septembre 2021. Dans l’usine de recyclage automobile d’Indra à Romorantin (Loir-et-Cher), le 9 septembre 2021.

Patricia Maligne, 45 ans et Romorantinaise (Loir-et-Cher) de naissance, est entrée chez le courtier en assurances Colonna en 2005. « J’ai donc eu la chance d’être là quand on a remporté l’appel d’offres de mutuelles pour les aider à gérer leurs adhérents issus de la branche hôtels, cafés et restaurants. J’étais employée de gestion pour la partie prévoyance. Répondre aux appels de 8 heures à 17 heures, ouvrir des dossiers d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès, s’assurer que toutes les pièces soient présentes pour que les versements aient lieu très rapidement… C’était mon quotidien jusqu’à ce que j’évolue récemment comme cheffe de projet. »

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Le 18 octobre, Colonna a annoncé publiquement la fin imminente de son mandat de délégation de gestion des frais de santé et prévoyance pour le secteur hôtels, cafés et restaurants, sur décision de ses clients Malakoff Humanis et Klesia. Ces derniers avaient informé la direction de Colonna de leur désengagement dès le 29 juin 2022. « Sauf meilleur accord entre nous, nos relations s’éteindront le 31 décembre 2023. » Colonna n’a cessé, depuis, de contester cette décision. « Notre travail a toujours été plébiscité et n’a jamais été critiqué, ni par les partenaires sociaux, ni par les salariés, ni par les entreprises de la branche », martelait l’entreprise.

Mi-janvier les salariés de Colonna connaîtront tous les détails d’un plan de sauvegarde de l’emploi qui prévoit de supprimer au moins 99 CDI et 20 CDD à Romorantin. « On veillait à ne rien sous-traiter, on numérisait nous-mêmes tous les courriers papier des adhérents, on imprimait et envoyait d’ici toutes les cartes de tiers payant. La garantie que tous nos employés vivent en France était également notre argument. Toute cette chaîne de valeur patiemment bâtie va disparaître. Quel gâchis… », déplore Mathieu Naquin, directeur du site de Romorantin.

« Poignardé au cœur »

En vingt ans, Colonna aura prospéré, racheté et rénové cinq bâtiments pittoresques du centre-ville de Romorantin. Ainsi, la salle d’impression jouxte l’école catholique Notre-Dame et fait face au centre des finances publiques. Chaque midi, des salariées fréquentent les restaurants autour de la place de la Paix puis font halte à la célèbre boucherie Véron et au Monoprix, en fin de journée. Pour le maire, Jeanny Lorgeoux, « Colonna a fortement contribué à réhabiliter et maintenir la vitalité du centre-ville » : « Je connais toutes les familles qui y travaillent, depuis trente-huit ans que je suis maire. C’est un vrai coup dur… On est poignardés au cœur. »

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