En Sologne, la revanche des PME de mécanique de précision

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Nul vigile ni fil barbelé aux abords de la petite zone d’activité des Combes, à Salbris (Loir-et-Cher), au cœur de la forêt solognote. Pourtant, elle est un maillon essentiel de l’industrie de la défense française, historiquement implantée dans la région Centre-Val de Loire, et bénéficiant ces temps-ci de commandes record, après vingt-cinq ans de disette.

« En ce moment, mes clients demandent des pièces le matin pour effectuer des tests l’après-midi. Je n’avais jamais vu ça », raconte Pierre-Jean Brochand, le directeur de MecaSup, atelier de mécanique de précision aux trente salariés. MBDA, KNDS, Safran ou encore Thales lui réclament des pièces de tout genre, en série de 200 exemplaires maximum. Il peut s’agir d’une vis singulière comme d’une partie d’obus prototype. « Pendant les confinements du Covid et l’arrêt de l’aéronautique, on a tenu grâce à des commandes de moules pour l’industrie plastique. »

Puis les commandes militaires sont arrivées. De plus en plus importantes. Ce qui ne représentait que 15 % du chiffre d’affaires de MecaSup est devenu majoritaire : « Avant, on avait un mois et demi de travail devant nous, maintenant c’est six », détaille Pierre-Jean Brochand.

« Job dating » façon escape game

Traverser l’atelier d’un bout à l’autre, c’est assister à cinquante ans d’évolution de la machine-outil. Là, une tourneuse électrique, que l’on oriente à la manivelle. « A ta retraite, si tu veux, tu pourras l’emporter et la mettre dans ton salon », dit le directeur à ce salarié de 56 ans, entré à 16. Là-bas, des machines numériques américaines, usinant un bloc d’aluminium par tous les côtés, simultanément et à une vitesse effrénée. Sur cette autre machine, il suffit de poser une pièce usinée pour que les cotes, même les plus biscornues, s’affichent à l’écran, en trois secondes chrono : l’intelligence artificielle a fait le boulot. « C’est comme ça qu’on arrive à recruter des jeunes. Ils aiment le manuel mais veulent du high-tech. » Sept recrues sont arrivées ces douze derniers mois.

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Un « job dating » façon escape game a été organisé, jeudi 30 mai, à Salbris pour attirer des amateurs de tournage, perçage, fraisage, rotulage et assemblage. Parmi les exposants, on comptait entre autres Nefab, un fabricant de caisses géolocalisées conçues sur mesure, en contreplaqué et aux cornières d’acier, pour accueillir les pièces détachées d’hélicoptères civils et militaires. Un partenariat avec le donneur d’ordre a fait grandir l’entreprise de 70 à 145 travailleurs en trois ans.

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