Ministre de la Culture dans le gouvernement Castex (juillet 2020-mai 2022), bien connue pour son franc-parler, Roselyne Bachelot relativise le fossé entre Paris et la province et insiste sur l’angle mort des politiques culturelles : les jeunes adultes.
Marianne : Le succès du film Un p’tit truc en plus, beaucoup plus important en province qu’à Paris et en Île-de-France, vous semble-t-il révélateur ? Et si oui, de quoi ?
Roselyne Bachelot : Il me semble bien compliqué de tirer des enseignements à partir d’un seul film. Et il ne faut pas oublier que l’offre culturelle, à Paris et dans les grandes villes, est pléthorique, et que de fait la concurrence y est plus importante. Cependant, j’ajouterai ceci : tous les dix ans, le ministère de la Culture publie une passionnante enquête sur les pratiques culturelles des Français, ce qui permet de voir les évolutions. Or la principale notion mise en lumière dans la dernière étude, en 2020, était que les gens s’éloignent de plus en plus de la « culture en présentiel » au profit de la culture consommée en ligne.
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