Blois, Vendôme, Romorantin : balades à la découverte des villes du Loir-et-Cher

On aurait tendance à prendre pour acquis le Loir-et-Cher, ses châteaux, ses vieilles batisses, ses paysages. Il ne faudrait pas oublier que les trois principales villes du département sont pleines de surprises, et réservent de belles découvertes à celles et ceux qui oseraient s’y attarder.

Blois, Vendôme et Romorantin-Lanthenay. Si ces noms vous évoquent respectivement un château, une place parisienne et un endroit où sont battus tous les records météorologiques, vous n’avez pas tort.

Ces trois villes sont les plus grandes du département du Loir-et-Cher, et en reflètent toute la variété, chacune dans son style, chacune construite en relation avec l’eau. Envie de les (re)découvrir ? France 3 vous fait part de ses coups de cœur.

Blois est la capitale du Loir-et-Cher, mais n’oublie pas qu’elle a été celle du royaume de France. C’est la plus petite des principales villes du Val de Loire, plus calme que Tours, plus discrète qu’Orléans. Depuis la rive sud, le panorama sur le centre-ville se détachant au-dessus des flots est l’un des plus beaux du Val de Loire.

  • Le château, l’étape incontournable

Résumer Blois à son château est évidemment réducteur, mais l’immense bâtisse a ses atouts. Le visiteur le découvre d’abord sous sa face Renaissance perchée sur une butte, jetant ses arcades triomphantes à la vue de tous. Il faut ensuite atteindre l’esplanade du château, qui donne, elle, sur une façade plus ancienne de quelques décennies, construite fin 15e siècle dans un style gothique flamboyant, en briques rouges.

En à peine 100 mètres de marche, le visiteur a déjà entraperçu le caractère si unique du château de Blois, véritable quatre-en-un qui propose un voyage à travers le bas Moyen-Âge et la Renaissance française. La découverte du château permet aussi d’admirer le célèbre escalier monumental voulu par François Ier, le salon où fut assassiné le duc de Guise, ainsi que le studiolo de Catherine de Médicis. Une salle toute de bois recouverte, où des mécanismes ingénieux permettent l’ouverture de placards secrets.

  • Le vieux Blois

Depuis la terrasse du château, la vue sur la vieille ville, sur le quartier Vienne et sur la Loire est imprenable. Car Blois est bâti sur un coteau le long du fleuve royal, à qui la ville doit une partie de sa grandeur. Son centre-ville conserve une magie toute médiévale, allié à une succession de ruelles et d’escaliers qui jouent sur les perspectives et réservent leur lot de surprises.

Depuis le jardin Augustin-Thierry, au pied du château, la rue Denis-Papin offre une porte d’entrée idéale au vieux Blois. Quelques façades à colombages témoignent déjà du passé de la ville. De là, presque tous les choix sont les bons. Rue du Commerce, rue Porte Chateraine, rue Haute puis rue Pierre de Blois… dans toutes les directions, les vieilles rues recèlent de merveilles.

Le quartier est coupé en deux par la perspective dressée, au XIXe siècle, entre la Loire et l’autre emblème de Blois, l’escalier Denis-Papin. Ses 120 marches, aux flancs régulièrement redécorés pour offrir d’amusantes perspectives, relient la ville haute et la ville basse. Jusqu’à la Loire, les façades plus modernes témoignent des ravages des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, et de la reconstruction d’après-guerre.

  • La cathédrale et l’évêché

Dans la ville haute, la cathédrale propose un charme discret à ses visiteurs, bien loin des énormes cathédrales de Tours et d’Orléans. Ici, il n’y a qu’une tour, et une surface bien moindre. L’édifice actuel date du 17e siècle, et n’était qu’une collégiale à sa construction.

En 1697, elle est élevée au rang de cathédrale, et Blois devient le siège d’un diocèse. Le bâtiment de l’évêché ne se visite pas, et est occupé désormais par l’hôtel de ville. Reste à voir le jardin de l’évêché, privilégié par les Blésois, qui offre un énième panorama sur les toits de la ville et sur la Loire.

  • Et puis…

Et pourquoi pas sortir des sentiers battus. Construite dans les années 1930, la basilique Notre-Dame de la Trinité offre un spectacle au moins tout aussi impressionnant que la cathédrale. Toute de béton vêtue, elle tranche avec l’héritage architectural du coin, et impressionne par ses vitraux modernes qui inondent sa nef d’un bleu envoûtant. Complètement à l’opposé dans Blois, l’église Saint-Nicolas, bâtie entre les 12e et 13e siècles, propose un attrait gothique plus classique avec ses deux imposants clochers.

Blois, c’est aussi plusieurs musées, assez riches. Le plus récent est le Centre de la Résistance, de la Déportation et de la Mémoire, ouvert en 2019, et qui permet de découvrir la trajectoire de Blois et du Loir-et-Cher pendant la Seconde Guerre mondiale. À ne pas manquer non plus : la Maison de la BD, les musées d’art religieux et d’histoire naturelle installés au couvent des Jacobins, la Fondation du Doute, ainsi que la célébrissime Maison de la magie.

Tout en étant parcouru de canaux et de méandres du Loir, Vendôme a le bon coût de ne pas se surnommer « petite Venise » du Perche. La ville se trouve à la rencontre du Perche et de la Beauce, lovée au pied d’une butte sur laquelle fut bâtie une imposante forteresse entre les 11e et 15e siècles.

De cette forteresse, les restes sont lapidaires mais attrayants, recouverts de végétation. Le lieu sert aujourd’hui de parc, qui offre une vue sur le centre-ville de Vendôme et sur la vallée du Loir.

Découvrir Vendôme, comme pour Blois, c’est se balader à pied au gré des rues plus ou moins anciennes. C’est prendre l’un des multiples ponts qui permettent d’enjamber le Loir, et rejoindre l’île sur laquelle est bâtie la vieille ville.

Pour une arrivée impressionnante, privilégier la porte Saint-Georges, bâtie au 14e siècle, et décorée à la Renaissance de dauphins et médaillons sculptés. Pour une arrivée plus bucolique, il faut préférer le pont Saint-Bié, coincé entre des maisons perchées sur l’eau du Loir. Derrière, la rue Saint-Bié emmène vers les coins les plus agréables de Vendôme, avec ses vieilles maisons et son quartier piéton et commerçant.

De là, deux choix possibles. À droite, le visiteur tombera sur l’abbatiale de La Trinité, la plus belle église gothique de Loir-et-Cher. Haut de 80 mètres, son clocher se tient solitaire, à l’écart de la façade de style flamboyant. Le transept est le dernier vestige de l’édifice du 11e siècle, tout le reste de l’abbatiale ayant été reconstruit entre la fin du Moyen-Âge et la Renaissance.

À gauche, après la place Saint-Martin et son curieux clocher solitaire, la flânerie dans le parc Ronsard est des plus agréables, entre l’imposant hôtel de ville et de petits bras du Loir. Depuis la rue du Change, on y accède par un charmant ponton au-dessus de l’eau.

Peu importe d’où vous arriver, pour venir à Romorantin-Lanthenay, il faudra passer par la forêt. Romorantin, c’est le miroir de Vendôme par rapport à la Loire, nichée en pleine Sologne, dont elle est la capitale. Un négatif forestier qui s’épanouit le long des rives de la capricieuse Sauldre.

Romorantin a failli devenir la capitale de la France, et une ville nouvelle dessinée par Léonard de Vinci. Telle était la volonté, tombée aux oubliettes, de François Ier. Aujourd’hui, Romorantin est surtout une bourgade agréable, au centre-ville ponctué de belles maisons Renaissance autour des rues Georges-Clémenceau, du Milieu et Notre-Dame.

Sur le Grand pont qui enjambe la Sauldre, le visiteur contemplera l’image d’Épinal de Romorantin, ses écluses, ses bancs de sable, et sa verdure. Le parc Fernand-Buisson est une halte bucolique et rafraîchissante au bord de la rivière, d’île en île. En face, le quartier du Bourgeau occupe lui aussi une île de la Sauldre. Longtemps fermé après les inondations de 2016, le musée de Sologne a été remis entièrement à neuf.

Mais Romorantin, c’est aussi un héritage industriel, dont la chute a profondément fragilisé la ville. À l’est, la porte Braud témoigne de la grandeur passée de la fabrique de draps Normant, devenue ensuite site de production automobile de la marque Matra. Aujourd’hui, les ateliers ont été remplacés par un quartier résidentiel unique, construit sur pilotis pour mieux résister aux inondations. Au fond, subsiste une grande halle industrielle, reconvertie en centre d’exposition. Côté ouest de Romorantin, l’Espace automobile Matra rappelle cet héritage.

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