Pierre Bergerioux était l’accordéoniste de l’orchestre Jacky Gordon. Il vivait aussi dans la célèbre maison décorée du bord du canal de Berry, à Villages.
Il y a un peu plus d’un an, Pierre Bergerioux jouait encore dans sa maison pour le Berry républicain (*). L’accordéoniste, fondateur de l’orchestre Lou Jordan, membre indispensable de l’orchestre Jacky Gordon, est décédé mardi à l’âge de 85 ans.
Avant d’être hospitalisé il y a quelques mois, il habitait toujours la maison du canal de Berry à Villages, célèbre pour ses décorations thématiques dans le jardin, entretenues par sa femme Jocelyne, avec qui il a eu trois enfants. Le couple, qui devait fêter ses cinquante-cinq ans d’union en avril, n’avait pas les mêmes passions, mais la valeur commune de faire plaisir aux autres. « Il donnait tout à son public, il était perfectionniste et droit », décrivent ceux qui ont côtoyé Pierre.
Depuis la crise du Covid en 2020, le musicien n’avait que très peu touché à son accordéon.
En janvier 2023, « après quelques accords pour retrouver son agilité », il avait, pour le Berry républicain, entamé un air musette, le sourire aux lèvres, le regard pétillant, un brin nostalgique.
« Pour lui, ce n’était pas du travail »
Pierre Bergerioux allait « en courant » animer thés dansants, repas, dancing et guinguettes dans tout le Cher et même au-delà pendant plusieurs décennies. « Pour lui, ce n’était pas du travail », assure Jocelyne, avec qui il a été employé dans un commerce en face l’hôpital pendant trente ans.
Il avait appris l’accordéon très jeune avec Claude Chevalier, fondateur de l’Accordéon Club du Berry, et a fréquenté les bals du dimanche dès 1954, à seize ans. « Les surveillants (de la pension du centre d’apprentissage de Romorantin-Lanthenay, NDLR) me laissaient sortir pour que j’aille jouer », se souvenait-il en 2023.
Des airs qui lui ont donné envie de créer l’orchestre Lou Jordan, dont le nom a été trouvé avec des collègues de l’Aérospatial à Bourges, qu’il a aussi fréquenté. Le groupe lui a permis de rencontrer le guitariste et chanteur Maximilien Hadefi, auprès de qui il a troqué son accordéon pour le chant et la variété, avant de retrouver, dans les années 1970, le style musette. Les danseurs de la Clé de Sol, du Balad’Jo s’en souviennent.
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Il a ensuite formé l’orchestre Jacky Gordon, à deux avec Jacques Godon, « un très grand musicien qui jouait à l’oreille », et qui se faisait appeler ainsi. Ils attiraient jusqu’à trois cents personnes par évènement, même après le décès de Jacques en 2014. Il a continué l’aventure avec Jacques Rimbert jusqu’en 2020, avant que le Covid-19 annule sa dernière tournée.
Ses obsèques religieuses, attendues le mardi 19 mars à 15 heures à l’église Notre-Dame de Vierzon, devraient attirer bon nombre d’admirateurs.
(*) Édition du 8 janvier 2023.
Christelle Marilleau
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